HÔPITAL INTERCOMMUNAL DU DORAT (87)
Maître d’ouvrage : Hôpital Intercommunal du Haut - Limousin
Année : 2005
1er ex aequo à l’issue du concours, projet non retenu
Construction de 4 630 m²
Montant des travaux : 7 150 K€ HT

INTRODUCTION

L’enjeu de ce programme est pour nous d’aller bien au-delà de l’organisation fonctionnelle des espaces de travail de l’hôpital. Ce lieu doit héberger une partie de vie, certes à part, mais située dans une continuité qualitative avec la vie chez-soi. Cet enrichissement de l’espace de vie hospitalier se lit à trois échelles dans le projet : à l’échelle du site par l’intégration du nouveau bâtiment dans la ville, puis à l’échelle de chaque unité par le choix de son organisation sociale, enfin, à l’échelle de la vie privée par le travail sur la chambre.

LE PARTI ARCHITECTURAL

Parce que partir de chez soi ne devrait pas être synonyme de quitter la ville et la sociabilité, nous avons choisi de privilégier plusieurs perméabilités et croisements entre l’espace hospitalier et la ville. Le parvis d’entrée dessert en réalité trois espaces : l’entrée de l’hôpital qui n’est pas du tout monumentalisée, l’accès aux prairies basses et l’accès à la salle polyvalente dont nous proposons l’ouverture à d’autres services publics ou privés : écoles, associations….Le parvis acquiert alors un statut de place publique, lien fort entre l’institution et son environnement urbain.

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Façade d’une "Unité de vie"

Le fractionnement du bâtiment en volumes distincts abritant chacun une fonction, tend à minimiser son échelle et à l’intégrer dans le cadre urbain. Il s’inscrit partiellement dans le soubassement existant pour laisser des percées visuelles s’ouvrir depuis la rue vers la vallée et souligner cette ligne forte dans le paysage en place. Les terrasses visibles sont plantées pour créer un premier plan paysagé. Les matériaux de façade contribuent à l’image et à la qualité environnementale de la nouvelle construction. Le bois est très présent : en façade et en charpente. Il contraste avec les plaques de fibro ciment (couleur Albâtre) qui protège les espaces de nuit. Les structures bois des salles de bain sont habillées de Douglas. Les galeries de desserte ou internes aux unités sont vitrées pour développer la relation à la ville, au jardin et au paysage. Les toitures débordantes en zinc patinées accordent leur couleur à celles du site.

Notre parti architectural général est de concentrer les espaces communs dans un bâtiment en relation avec la ville donnant sur le parvis. Puis de disposer les unités côté jardin avec les parties communes regardant le paysage et les chambres orientées est-ouest. Enfin les espaces de circulation vitrés permettent d’animer les promenades et de se repérer dans l’espace. Ainsi cohabitent de multiples ambiances qui permettent l’inscription de la diversité des moments de vie présents dans cette institution.

L’échelle ténue du volume d’accueil et sa disposition en amont des circulations internes au bâtiment et font un repère simple et évident.

La conception des espaces de vie commune permet d’échapper à la notion d’enfermement. Il est possible de lire ou de manger dehors à la belle saison au sein même de chacun des services. Dans les unités d’EHPAD et de convalescence, les couloirs des chambres sont très lumineux car vitrés à leurs deux extrémités nord et sud formant de petits salons. Le lieu de la communauté est isolé phoniquement de l’espace nuit et tourné vers le paysage ; il est protégé par des brise-soleil et prolongé vers l’extérieur par une vaste terrasse accessible de plein pied donnant sur la vallée. Dans le service de médecine, l’orientation des chambres au sud permet à des personnes plus immobilisées de profiter de l’animation du jardin en premier plan. Le couloir est également éclairé naturellement, il dispose en partie centrale d’un salon et d’une terrasse. L’unité d’Alzheimer est conçue de plain-pied, avec un accès sécurisé. L’extension, traitée en couverture végétale, reste discrète et se fond dans les jeux de terrasse pour ne pas perturber l’ordonnancement architectural constitué des pavillons et du bâtiment administratif. L’utilisation de ces bâtiments anciens permet une très bonne intégration de cette unité spécifique à la ville. Elle reste malgré tout très proche du bâtiment d’activité. Une galerie couverte mène vers le bâtiment principal. L’organisation est compacte, centrée sur le patio, avec une circulation éclairée naturellement et en boucle. La disposition des espaces de soin permet un aperçu visuel englobant tout l’espace en permanence. Le jardin clos est bordé en son extrémité nord par un dispositif de muret où l’on peut s’asseoir, s’adosser, surmonté d’une pergola. Au sud, une partie terrassée à proximité de la salle à manger permet de déjeuner dehors.

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Plan d’une chambre type

L’aménagement de la chambre, cellule de vie intime, consiste à la rendre habitable et appropriable. La réponse primordiale est d’humaniser la salle de bain en lui donnant un jour et une ventilation naturels. Dans la chambre elle-même, un panneau bois situé à l’entrée améliore l’acoustique, intègre les éléments techniques (électricité et fluides), et réchauffe l’ambiance visuelle. La séparation avec les lieux de vie de l’unité crée un lieu propice au repos. L’éclairage artificiel est assuré par une suspente centrale et un éclairage ponctuel en tête de lit qui peut être personnel. Les emplacements possibles pour les meubles sont largement dimensionnés afin de pouvoir recevoir tout type de mobilier dont peuvent disposer les résidants (vaisselier, grande commode, etc.)

Vue générale depuis le jardin

Façade d'une "Unité de vie"

Croquis "La vue générale"

Croquis "Vue de l'entrée"

Perspective d'une chambre type

Plan d'une chambre type

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